Le détourné : Siéyès
Mardi 27/04/2021 - Temps de lecture 3 minutes :
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Emmanuel-Joseph Siéyès par Jacques Louis David |
Une vie
L’abbé Siéyès naît dans une famille aisée. Il a la chance de réaliser ses études au célèbre séminaire Saint-Sulpice de Paris. Il mène alors une vie paisible d’homme d’Église. Il fut prêtre, puis chanoine attaché à l’évêque de Lubersac, mais aussi aumônier de la tante de Louis XVI, etc. Lui qui était, prêtre, rien ne le prédestinait à la notoriété. Néanmoins, en 1788, il devient célèbre pour son Essai sur les privilèges. Cette notoriété sera parachevée par un nouvel essai, Qu’est ce que le Tiers-Etat ?. Chers et chères philosophes, je voudrais néanmoins préciser que « célèbre » au XVIIIe et XIXe siècles, ne revient qu'à être connu parmi une poignée d’intellectuels. L’abbé Siéyès n’était pas Aya Nakamura.
Après cette petite précision, revenons en à Emmanuel. Siéyès est un révolutionnaire passionné. Il s’engage en tant que député du Tiers état de Paris aux États généraux. Il jouera même un rôle important dans le parti patriote !
Emmanuel-Joseph Siéyès, député |
Aussi, il mènera tranquillement sa vie de révolutionnaire et participera en 1793 à la rédaction du Journal d’instruction Sociale aux côtés de Condorcet et Duhamel ! (ce n’est pas le même Duhamel qu’aujourd’hui...). La carrière politique de Siéyès est fulgurante, il sera nommé ambassadeur de France en Prusse en 1798. À son retour de Berlin, il est élu membre du Directoire. C’est par ailleurs lui qui fait revenir Bonaparte en juillet 1799. Je pense très chères/chers philosophes que vous avez compris que c’est Siéyès qui est à l’origine du coup d’état du 18 Brumaire ! En effet, il fait partie des trois Consuls du Consulat avec Napoléon Bonaparte et Roger Ducos. Vous savez, ces deux consuls dont votre professeur d’histoire vous dit toujours « oui, il faut connaître Bonaparte, les autres, on ne les apprend pas... ». Et bien, il y avait notre cher Siéyès dans ce consultat.
Siéyès en tenu de Directeur |
Mes très chères/chers philosophes, j’espère que ce petit récapitulatif historique vous aura plus. Je sais du moins que nos camarades historiens en seront ravis ! Connaître l’histoire de Siéyès permettra de mieux comprendre ses idées philosophiques. Car faire de la philosophie politique, c’est bien, mais être un grand homme politique en plus, c’est mieux !
Une haine de la noblesse ; et du peuple
Emmanuel-Joseph Siéyès avait une profonde haine pour la noblesse. Il disait par ailleurs qu’il fallait expulser du territoire national ceux qui se sentaient comme supérieurs de par le sang ! Siéyès était profondément opposé à la démocratie libérale, il voulait une démocratie représentative (on consacrera un article entier à la démocratie depuis Platon, ne vous inquiétez pas !). En effet :
« Le peuple, je le répète, dans un pays qui n’est pas une démocratie (et la France ne saurait l’être), le peuple ne peut parler, ne peut agir que par ses représentants. »
— Discours de Siéyès du 7 septembre 1789
Portrait de Jean-Jacques Rousseau par de La Tour |
Illustration :
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